Vrac : quelles règles sanitaires ?
Vrac : quelles règles sanitaires ?
Aujourd’hui, la vente en vrac prend de l’ampleur, encouragée par la demande sociétale et par la loi. Mais, si ce mode de distribution présente un intérêt écologique et économique, comment garantir aux consommateurs la sécurité sanitaire des produits achetés en vrac ?
C’est quoi, exactement, le vrac ?
Le Code de la consommation définit la vente en vrac comme la vente de produits présentés sans emballage, en quantité choisie par le consommateur, dans des contenants réemployables ou réutilisables (article L. 120-1). Cette pratique existe depuis de nombreuses années pour certains produits frais, comme les fruits et légumes, ou secs tels que les céréales et légumineuses.
La dimension accessible du vrac, son offre de produits locaux favorisant la dimension sociale et, notamment, la proximité avec les fournisseurs ainsi que sa dimension écologique, rendue concrète par la limitation des emballages… Autant de caractéristiques qui font de ce modèle de distribution un modèle vertueux. Parce qu’acheter en vrac, c’est réduire ses déchets et le gaspillage alimentaire en choisissant la juste quantité de son produit, la demande des consommateurs est croissante. En réponse, le vrac a vite conquis les rayons de la grande distribution et la gamme des produits proposés s’est élargie, intégrant par exemple certains produits d’hygiène et d’entretien. Une offre qui devrait continuer de s’étendre puisque, selon la loi AGEC du 10 février 2020 portant sur la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire, elle doit concerner, à terme, tout produit de consommation courante (sauf exceptions justifiées par des motifs de santé publique).
Pour acheter en vrac en toute sécurité
Pour protéger efficacement la santé du consommateur, des dispositifs spécifiques sont mis en place par les distributeurs de vrac, outre l’obligation réglementaire d’appliquer les mesures d’hygiène adaptées. Cependant, si la gestion des risques sanitaires des produits est d’abord fondée sur la prévention des contaminations avant la remise du produit au consommateur, ce dernier est un acteur à part entière de sa sécurité sanitaire : il a la maîtrise du produit, de son achat jusqu’à sa consommation.
Il revient donc au consommateur d’éviter tout risque de contamination croisée, notamment en s’abstenant de toucher les produits et en privilégiant l’utilisation des pelles ou pinces mises à disposition par le vendeur. En effet, pour les personnes ayant des allergies alimentaires, la vente en vrac en libre-service peut les exposer à des allergènes, si l’ustensile de prélèvement prévu a été utilisé pour un autre aliment…
Le consommateur doit également veiller à apporter un contenant propre pour éviter le développement de microorganismes. La matière du contenant doit être adaptée au produit acheté et prévue pour le contact alimentaire s’il s’agit d’aliments. Certains contenants sont réglementés afin de contenir des produits donnés et des logos officiels permettent de s’assurer qu’un contenant vide est adapté à un usage alimentaire (le symbole représentant un verre à pied et une fourchette, ou encore la mention « convient pour aliments »).
Toutefois, le simple contrôle visuel par le vendeur de l’hygiène et de l’aptitude du contenant du consommateur ne peut suffire à garantir la sécurité sanitaire. Cela peut être problématique, particulièrement lorsqu’il y a réutilisation d’un contenant pour un produit différent de celui d’origine. En effet, si un contenant a servi à du non alimentaire, il existe un risque de contamination par des résidus de substances chimiques. Et la réutilisation d’un contenant d’origine alimentaire pour un produit non alimentaire présente aussi des risques d’accidents, en raison de l’absence d’étiquetage précisant la nature du contenu.
L’information du consommateur, essentielle pour garantir sa sécurité
La réglementation sur l’étiquetage des denrées alimentaires diffère selon que le produit est proposé préemballé ou non. Dans ce dernier cas de figure, qui est celui du vrac, certaines informations ne sont ainsi plus fournies au consommateur. Faire figurer sur les produits vendus en vrac la durée de conservation, la liste des ingrédients, la présence d’allergènes ou encore le mode d’emploi ne relève pas d’une obligation réglementaire. Par exemple, le report du numéro de lot par le distributeur sur les étiquettes remises au consommateur est une règle élémentaire de traçabilité encore trop peu appliquée, selon la DGCCRF. Or l’absence de cette information peut présenter des risques : lors d’un rappel de lots, l’alerte du consommateur sera beaucoup plus difficile.
Ainsi, les modalités d’étiquetage varient selon les distributeurs, allant de l’absence totale d’étiquette jusqu’à un étiquetage complet fourni au consommateur et collé systématiquement sur l’emballage. Pour sa sécurité, le consommateur doit donc être proactif pour récupérer et conserver les informations essentielles qui lui permettront de s’assurer que le produit acheté demeure sain. Cela requiert une prise de conscience de la part du consommateur de la nécessité d’être plus vigilant lors de ses achats.
Un projet de décret relatif à l’information des consommateurs est actuellement en préparation en lien avec le ministère de la Santé, ce qui permettra d’appliquer aux produits en vrac les mêmes obligations d’information du consommateur que pour les autres modes de distribution.
Le vrac facile, près de chez vous !
En Alsace, plusieurs enseignes locales privilégient le vrac : :
- l’épicerie Les Sheds à Kingersheim ;
- La Cigogne en Vrac à Rosheim et Sélestat ;
- Les Oies Sauvages à Colmar ;
- Il était une fois le vrac à Erstein ;
- Le bon vieux pot à Habsheim ;
- mais aussi à Haguenau, Munster, Obernai, Rixheim, Saverne ou encore Wiwersheim… Sans compter les épiceries ambulantes et les marchés hebdomadaires !
Un certain nombre de distributeurs de vrac à travers notre territoire sont également recensés sur ZIGetZAG.info, comme Coopalim ou encore Les Jardins de la Montagne Verte à Strasbourg.