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Textile : les associations croulent sous les dons de mauvaise qualité

Textile : les associations croulent sous les dons de mauvaise qualité

L’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde. La surconsommation de textile de moindre qualité a un impact écologique et social considérable. Les consommateurs sont ainsi incités à donner les vêtements qu’ils ne portent plus et à recourir à la seconde main pour leurs achats. Toutefois, la profusion de dons de mauvaise qualité affecte les acteurs du secteur.

Comment sont triés nos vêtements ?

Les vêtements qui font l’objet de dons sont collectés via des bornes par des acteurs de l’Économie sociale et solidaire (ESS), dont Le Relais Est, Emmaüs, Horizon Amitié ou Vetis ; mais seuls 5 % sont revendus, le reste étant en trop mauvais état et donc non réemployable. Ils sont alors redirigés dans des filières adaptées pour y être triés puis recyclés, transformés (en isolant par exemple) ou incinérés en dernier recours.

Des dons plus nombreux

Les plateformes de vente à très petits prix, comme Shein, mais aussi les marques de fast fashion grand public telles que Zara, H&M, Primark… continuent de voir leurs ventes progresser. Les prix bas incitent en effet à renouveler fréquemment sa garde-robe. Mais ces vêtements de mauvaise qualité sont rapidement jetés ou donnés à des associations. En parallèle, les pièces de bonne qualité sont généralement revendues, notamment sur Vinted, ce qui détourne les dons de qualité des réseaux solidaires.

Résultat : ces derniers croulent sous les dons d’articles mal conçus et difficiles à réemployer ou à revendre. En outre, même s’ils sont donnés en bon état, les vêtements de la fast fashion ont une faible valeur et n’intéressent pas les clients pour l’achat en seconde main.

Surconsommation de vêtements d’occasion

Alors que l’achat d’occasion est présenté comme vertueux, il peut aussi avoir des effets pervers. Les plateformes de vente de seconde main, ou encore les bons d’achat en échange de dons de vêtements dans les grandes enseignes, nous incitent à consommer toujours davantage. Ainsi, les consommateurs pensent effectuer une bonne action, mais ces programmes participent à amplifier le phénomène de la fast fashion.

Mobilisation des acteurs de l’ESS

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Le 30 janvier 2025, le Relais Est, ainsi que d’autres acteurs de l’ESS dont Emmaüs Europe, se sont réunis devant le Parlement Européen à Bruxelles pour dénoncer la crise textile qui les touche : “La fast fashion et l’ultra fast fashion saturent nos chaînes de relance avec des vêtements de mauvaise qualité, compromettant ainsi notre mission de réutilisation et de création d’emplois, notamment en insertion.”

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Optez pour les bourses aux vêtements

Des associations de consommateurs se mobilisent régulièrement pour permettre d’acheter (ou vendre) des vêtements de seconde main entre particuliers. C’est notamment le cas de l’AGF 67, dont le prochain « Vide penderie et grenier » se tiendra le 6 avril 2025 à Haguenau.
À Wasselonne, l’association organise régulièrement des sessions de troc de vêtements pour les familles.