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Pour une rentrée adaptée à mon budget et à mes convictions

La rentrée est déjà amorcée et va jalonner notre mois de septembre. Voici quelques idées pour aborder l’année scolaire du bon pied.

Qu’il s’agisse de retrouver les bancs de l’école, de la fac ou encore notre siège de bureau, nous sommes toutes et tous plus ou moins concerné.es par cette rentrée qui signe le début d’une nouvelle année scolaire. L’occasion pour nombre de personnes de prendre de bonnes résolutions, parfois plus qu’au 1er janvier !

Des fournitures plus écologiques… et économiques

Afin de limiter le gaspillage de fournitures scolaires et son impact, nous pouvons simplement commencer par ne pas acheter ce que nous possédons déjà. Le tri et le réemploi sont le meilleur moyen d’éviter des dépenses superflues. S’il est toutefois nécessaire de se procurer de nouvelles fournitures, les achats groupés ou la seconde main peuvent être envisagés en première intention.

Les associations comme Emmaüs (Mundolsheim ou Scherwiller) proposent bien souvent du matériel de seconde main en parfait état. La plupart des fournitures sont issues de dons de particuliers. Nous pouvons d’ailleurs profiter des collectes solidaires pour donner les articles dont nous n’avons plus besoin et qui pourraient servir à d’autres.
Cela concerne aussi les vêtements, le matériel sportif ou encore les instruments de musique. La seconde main offre l’avantage de réduire considérablement le budget, tout en réduisant le gaspillage et les déchets.

Concernant l’achat d’articles neufs, attention à leur composition. Certains labels comme « NF Environnement » ou l’Écolabel européen offrent la garantie que le papier est majoritairement issu de forêts gérées durablement et obtenu en limitant le recours aux substances à risque (comme les gaz chlorés).

Pour limiter l’exposition aux phtalates, fameux perturbateurs endocriniens, il convient d’éviter autant que possible le plastique, surtout souple. Il est ainsi recommandé de choisir des gommes sans PVC, en caoutchouc naturel, et de privilégier des crayons sans vernis. Afin de tenir à distance les allergènes, on peut en outre sélectionner des colles en bâton à base d’eau. Il est également conseillé d’éviter les feutres parfumés ou pailletés et de privilégier les cahiers brochés qui ne contiennent pas de colle entre les pages.
Enfin, prendre soin de ses fournitures scolaires et équipements permet de prolonger leur durée d’utilisation.

Des équipements numériques durables

La région Grand Est fournit gratuitement un ordinateur portable à chaque élève entrant au lycée

Le matériel informatique est source de problèmes chroniques, tant par l’extraction des minerais nécessaires à sa fabrication que par les déchets engendrés par les appareils en fin de vie.

Pourtant, de plus en plus d’élèves de lycée (mais aussi de collège) sont contraints de s’équiper. Or, le matériel numérique est coûteux et source d’inégalités entre les familles, comme le souligne la confédération syndicale des familles (CSF) dans sa dernière étude sur le coût de la rentrée 2025.

Certaines régions ont mis en place des mesures (don d’ordinateur, prêt ou aide à l’acquisition) afin de gommer ces inégalités. C’est le cas notamment de la Région Grand Est, qui fournit gratuitement un ordinateur portable à chaque élève entrant au lycée : https://www.grandest.fr/actualites/rentree/

Des solutions existent également pour s’équiper sans se ruiner, tout en préservant notre environnement. Par exemple en se procurant du matériel d’occasion, qui aura également l’avantage d’être beaucoup moins coûteux. En Alsace, des organisations telles que Desclicks, Envie et Humanis informatique proposent des solutions en ce sens.

Les équipements numériques peuvent aussi se louer. Une démarche qui s’inscrit dans l’économie de fonctionnalité, où l’usage du produit prime sur sa possession. Elle permet d’optimiser l’utilisation des appareils, en allongeant leur durée de vie (grâce à leur entretien) et en limitant les impacts environnementaux dus à la fabrication de matériel neuf. La coopérative strasbourgeoise Commown offre ce type de service.

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Des déplacements plus doux

Nos déplacements constituent une part importante de notre bilan carbone. Qu’il s’agisse de se rendre à l’école, au travail ou aux activités extrascolaires, il est possible de réduire nos émissions en adoptant quelques gestes.

Par exemple, en privilégiant les mobilités actives (la marche ou le vélo) quand cela est possible. C’est également un bon moyen de faire de l’exercice et d’atteindre les 30 minutes d’activité physique quotidienne recommandées par les autorités sanitaires.

Les transports en commun sont également une alternative à la voiture individuelle, si le réseau est suffisamment développé. Ils sont aussi plus économiques par rapport à la voiture qui représente une part importante du budget du foyer (achat, carburant, assurance, entretien…).

Selon une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) datant de 2023, 13% des émissions de gaz à effet de serre (GES) des transports proviennent des déplacements entre le domicile et le travail (dont 98 % sont dues à la voiture).

citiz mobilité durable

Cette option n’est malheureusement pas toujours possible. D’ailleurs, selon l’association Wimoov – qui œuvre en faveur de la mobilité inclusive et durable – en 2023, 15 millions de Français.es de plus de 18 ans étaient en précarité mobilité, c’est-à-dire en difficulté dans leurs déplacements quotidiens et dépendants de la voiture.

Dans ce cas, d’autres solutions peuvent être envisagées comme le covoiturage ou encore l’autopartage. La coopérative Citiz permet ainsi d’accéder à une flotte de véhicules dans toute la France, moyennant le paiement d’une formule (avec ou sans abonnement), et de circuler selon nos besoins et nos moyens.

Une alimentation saine et durable

Les besoins énergétiques des enfants comme des jeunes sont conséquents, tant pour leur croissance que pour assimiler les cours.

L’alimentation représente 22 % de notre empreinte carbone, en grande partie en raison des émissions liées à l’élevage. La modification de certaines habitudes alimentaires peut contribuer à alléger ce poids écologique, notamment en privilégiant des denrées issues de l’agriculture biologique, locale et de saison.

En Alsace, des initiatives essaiment depuis plusieurs années pour nous permettre de garder la main sur la qualité de notre alimentation. Des particuliers se regroupent localement pour bénéficier d’une offre de qualité à moindre frais comme avec la coopérative alimentaire Coopalim ou l’association VRAC à Strasbourg.

De leur côté, des producteurs bio sont organisés en AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) ou jardins de cocagne pour offrir aux consommateur.ices une large gamme de produits locaux de qualité (parmi nos membres, vous trouverez Presta’Terre près de Haguenau, la ferme Saint André à Friedolsheim, Les Jardins de la Montagne Verte à Strasbourg ou encore Les Sheds à Kingersheim).

Côté budget, les principales économies peuvent être réalisées en évitant au maximum le gaspillage (établir des menus à l’avance, faire l’inventaire de nos placards avant de faire les courses, bien conserver nos aliments, surveiller les dates de péremption…). Ensuite, en cuisinant autant que possible maison, en nous tournant davantage vers les protéines végétales qui présentent plus de bénéfices pour la santé et l’environnement.

Il est néanmoins important de prendre conscience que nous ne sommes pas tous égaux dans l’accès à une alimentation saine et durable. Plusieurs actions ont été entreprises afin de mobiliser les pouvoirs publics dans la lutte contre la précarité alimentaire. C’est le cas par exemple avec le projet de sécurité sociale de l’alimentation ou encore le récent manifeste de diverses associations pour une reconnaissance politique du droit à l’alimentation.

Face aux nombreuses crises que nous traversons, les actions collectives prennent tout leur sens pour veiller à nous informer et nous mobiliser pour des modes de consommation plus respectueux de nos besoins réels, à la rentrée et tout au long de l’année.