Avec l’éco-pâturage, l’entretien des espaces verts, c’est naturel !
Avec l’éco-pâturage, l’entretien des espaces verts, c’est naturel !
Pour faire disparaître les mauvaises herbes et limiter la repousse, de nombreuses communes font appel à des animaux et de plus en plus d’entreprises leur emboîtent le pas. Explications.
L’éco-pâturage est une méthode alternative d’entretien des espaces verts qui préserve la biodiversité, aussi bien floristique que faunistique. A travers tout le pays et dans la région Grand Est, de Thionville à Lauterbourg en passant par Rixheim, les exemples se multiplient. Aujourd’hui, environ 500 collectivités et organismes privés utilisent cette méthode à l’aide d’herbivores : ovins, caprins, bovins, ânes.
La règlementation à respecter avant d’éco-pâturer
Pour débroussailler un terrain ou tondre une pelouse, il est possible de contractualiser avec un prestataire issu du monde agricole, un paysagiste, un berger urbain, une ferme pédagogique ou encore une association environnementale. L’exploitation en régie (avec des agents communaux) peut également être envisagée mais il importe que le personnel soit formé en termes de réglementation et de soins.
En effet, l’éco-pâturage est soumis aux différentes dispositions et normes liées à la détention d’un cheptel, notamment en vertu des articles 1243 du code civil et L.214-1 du code rural et de la pêche maritime relatifs à la prise en compte du bien-être animal. L’éleveur doit se trouver en conformité avec l’ensemble des règles administratives et sanitaires. Il doit également assurer la traçabilité de ses animaux et disposer d’un vétérinaire référent.
Une convention et un cahier des charges détaillé doivent être signés avec le prestataire. Une évaluation en milieu et en fin de saison de pâturage (juillet et novembre) sur chaque site est à effectuer conjointement.
De nombreux avantages pour la biodiversité
L’éco-pâturage constitue une solution idéale pour l’entretien de grands espaces, de zones difficilement accessibles ou de terrains accidentés : quelques ruminants effectueront aisément cette tâche alors que des ouvriers équipés de tondeuses ou de débroussailleuses seront à la peine.
En application de la loi Labbé du 6 février 2014, les collectivités locales n’ont plus le droit d’utiliser des herbicides dans les lieux publics depuis le 1er janvier 2017.
Contrairement à l’entretien chimique, l’action des animaux permet d’endiguer la prolifération d’espèces envahissantes et à développement rapide, tout en protégeant la faune et la flore. De plus, les déjections animales jouent un rôle fertilisant et créent des habitats précieux pour les champignons…
L’éco-pâturage, vecteur de sociabilité et de bien-être
La disparition des machines (sources de pollution, de nuisances sonores et olfactives) améliore notre qualité de vie. La présence des animaux invite à une reconnexion avec la nature et permet une sensibilisation du grand public aux actions de préservation de l’environnement.
L’intégration de moutons et autres chèvres en milieu urbain recrée des liens : toutes les classes sociales et tous les âges peuvent se retrouver autour des animaux. Le paysage urbain est moins stressant et l’animal devient prétexte à la promenade et la rencontre. Par ailleurs, cela facilite une communication positive autour de la gestion des espaces verts publics.
Cette pratique revêt donc une forte valeur ajoutée sociale.
Quid de l’économie locale ?
L’éco-pâturage permet que des races animales locales, adaptées à un milieu naturel ou à un territoire, puissent être sauvegardées. Leurs propriétaires, bergers, soigneurs et autres professionnels de l’agroécologie sont ainsi bien acteurs de la vie de la cité.
Pour les entreprises, il s’agit non seulement de minimiser leur impact sur la biodiversité mais aussi de valoriser des ressources ancrées sur leur territoire. Pour les communes, la réduction des charges de personnel liées à l’entretien des espaces verts et des coûts d’acquisition et de fonctionnement du matériel mécanique constituent évidemment un avantage non négligeable.
L’éco-pâturage coche donc toutes les cases du développement durable et répond à plusieurs enjeux sociétaux. C’est bien naturellement qu’il fait aujourd’hui partie intégrante de la gestion différenciée des espaces verts publics de nos communes. Outil de travail peu coûteux, convivial et écologique, il est à la portée des collectivités locales et de toute entreprise soucieuse de sa responsabilité sociale et environnementale.