Sport et écologie : comment pratiquer de façon responsable ?

Les Français sont de plus en plus nombreux à pratiquer un sport. Si l’activité physique est indispensable à une bonne hygiène de vie, le sport peut se révéler particulièrement polluant. Comment faire pour concilier sport et écologie et diminuer son impact environnemental ?

Selon le dernier baromètre de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation prioritaire (Injep), près de six Français sur dix (59 %) déclarent pratiquer une activité physique régulière et 11 % de façon occasionnelle. La pratique sportive est en augmentation de 5 points par rapport à 2018, une hausse attribuée en partie à la crise sanitaire. En effet, les confinements et la hausse du télétravail ont entraîné des changements dans les habitudes des Français, qui pratiquent davantage le sport à domicile (cours en ligne, application…). Ils sont également plus soucieux d’améliorer leur santé.

Écologie et textiles sportifs innovants

Le sport a un impact non négligeable sur l’environnement, en raison des déplacements, des équipements fabriqués et utilisés, des déchets générés… La France est d’ailleurs le pays qui consomme le plus d’articles de sports et de loisirs en Europe, selon l’ADEME (Agence de la transition écologique). Et parmi ces articles, les textiles sont particulièrement polluants. L’industrie textile est en effet le troisième secteur consommateur d’eau dans le monde et les matériaux utilisés dans les vêtements de sport (afin qu’ils soient respirants, imperméables, rapides à sécher, voire connectés…) sont issus de produits chimiques.

Ces textiles dits “innovants” ou “intelligents” sont généralement en polyester ou en nylon ; le téflon est aussi régulièrement employé pour ses propriétés déperlantes, qui en font un bon imperméabilisant. Or, les microparticules de plastiques qu’ils contiennent sont relâchées lors des lavages en machine et sont déversées dans les océans : près de 500 000 chaque année selon les estimations, soit l’équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique.

La fabrication des équipements (raquettes de tennis, ballons, maillots, chaussures…) n’est pas neutre non plus.

Les bons gestes pour réconcilier le sport et l’écologie

À titre individuel, il est possible de pratiquer des loisirs sportifs de manière plus écologique grâce à quelques écogestes :

• Acheter du matériel de seconde main : Emmaüs ou les sites de revente entre particuliers permettent de se procurer des équipements à moindre coût (vélo d’appartement, appareils de musculation ou de fitness, raquettes…) ;
• Donner une seconde vie aux équipements : afin de prolonger leur durée de vie et de limiter la production de nouveaux, qui nécessite de l’énergie ainsi que l’extraction de matières premières ;
• Éviter les textiles synthétiques : préférer des textiles plus écologiques comme le coton (de préférence bio), le chanvre, le lin, le tencel… certaines marques proposent des vêtements de sport écoconçus, à base de textiles labellisés ou recyclés ;
• Limiter les déchets : privilégier la gourde réutilisable plutôt que la bouteille en plastique jetable, consommer des aliments en vrac…
• Optimiser ses déplacements : si possible, se rendre aux entraînements et compétition à pied, à vélo, en transport en commun ou encore opter pour le covoiturage avec d’autres personnes du club.

Des initiatives commerciales intéressantes existent localement. Par exemple, à Strasbourg, l’association Éco Vestiaire est une recyclerie du sport qui propose des équipements sportifs de seconde main et encourage le réemploi du matériel sportif. Et le magasin coopératif Vêt Ethic propose à la vente des ballons en matériaux recyclés, disponibles dans les boutiques de Nancy et Strasbourg, pour pratiquer le sport autrement !